Robert Casimir DOSSEH-ANYRON, c’est un nom que tout Togolais digne de ce nom a dû entendre lors de ces fameuses leçons d’ECM. Mais qui est-il exactement ?
Biographie
Robert-Casimir Dosseh-Anyron est né à Vogan dans le petit village d’Anyronkopé le 13 octobre 1925, de parents chrétiens : Casimir Dosseh et Cécile Meyokpo Ayi-Gabiam. Il fait ses études primaires à Lomé et ses études secondaires à Togoville d’abord, puis au petit séminaire de Ouidah au Dahomey (actuel Bénin), études couronnées par le baccalauréat.
Après la philosophie scolastique, Mgr Joseph Strebler alors archevêque de Lomé, l’envoie à Rome en automne 1948. Le 21 décembre 1951, il y est ordonné prêtre et l’année suivante, il obtint la licence en théologie. Les trois années suivantes, il prépare une thèse de doctorat sur « L’Eucharistie dans les œuvres de Bossuet ». Il la soutient brillamment le 12 janvier 1955 avec la mention summa cum laude(excellence).
A son retour à Lomé, il est nommé vicaire à la paroisse St Jean Apôtre de Tsévié. En 1960, Mgr Strebler l’appelle à Lomé comme directeur de l’Enseignement catholique et, quelques mois plus tard, il devient vicaire général de l’archidiocèse de Lomé.
Le 4 avril 1962, le Saint-Siège publie la nomination de quatre nouveaux archevêques africains élu le 10 mars 1962, parmi lesquels l’abbé Robert-Casimir Dosseh-Anyron, alors vicaire général de l’archidiocèse de Lomé. L’histoire retient que dans tout le pays, ce fut une explosion de joie. Le premier président de la République Togolaise, M. Sylvanus Olympio, était un des premiers à lui adresser un message de félicitation : « Au nom du Gouvernement et en mon nom personnel, je vous adresse mes félicitations les plus sincères et j’exprime le vœu que l’Eglise, sous votre direction, travaillera avec le Gouvernement pour un développement accéléré de notre pays dans tous domaines… »
Le sacre de Mgr Dosseh a eu lieu 10 juin 1962, paroisse St Augustin d’Amouvité, des mains du Cardinal Julius Döpfner, archevêque de Munich, consécrateur principal, et de Nos seigneurs Joseph Strebler et Bernardin Gantin, co-consécrateurs. Il devient ainsi le premier archevêque togolais.
Le lendemain, il est intronisé à la cathédrale Sacré-Cœur de Lomé par Mgr Maury, délégué apostolique.
Mgr Robert-Casimir Dosseh-Anyron a vaillamment servi l’Eglise et la nation : de nombreuses réalisations ecclésiales, sociales et culturelles sont à son actif.
Après 30 ans de service épiscopal à la tête de l’Eglise-famille de Dieu à Lomé, Mgr Dosseh-Anyron devient archevêque émérite de Lomé en 1992.
Le 10 juin 2012, il célébre son Jubilé d’Or Episcopal.
Il a été appelé auprès de Dieu, son Créateur et son Sauveur, le 15 Avril 2014, dans sa 89e année d’existence, après 62 ans de sacerdoce et près de 52 ans d’Episcopat.
ROLE JOUE DANS L’ACQUISITION DE L’INDEPENDANCE
Il est l’un des compositeurs de l’Hymne National Togolais intitulé « Terre de nos Aïeux » avec son frère Alex Casimir Dosseh Anyron qui né le 16 Août 1923 a rendu l’âme en 2007. Alex-Casimir Dosseh avait fait de grandes écoles de musique en Europe. Terre de nos aïeux avait été retenu, à la suite d’un concours national lancé la veille de l’indépendance du Togo. Il fut décoré chevalier de l’ordre du Mono le 27 avril 2006 à l’occasion du 46e anniversaire de l’indépendance du Togo.
Terre de nos Aïeux est donc l’œuvre des frères Dosseh-Anyron, Alex Casimir ayant travaillé sur la composition musicale. Monseigneur Robert Casimir Dosseh- Anyron, à l’époque vicaire général de l’archidiocèse de Lomé, a travaillé lui sur les paroles en lui donnant la touche lyrique qu’on lui connait à ce jour.
Terre de Nos Aïeux
C’est l’hymne national de la République Togolaise.
Il a été officiellement adopté comme tel le 27 avril 1960 par l’Etat indépendant, sur proposition de la Commission consultative pour l’étude des projets d’emblèmes et hymne nationaux du Togo présidée par feu Docteur Rudolph Comlan Trénou.
Les auteurs des paroles et de la musique sont Alex Casimir Dosseh- Anryon et F. Gonyuie. Monseigneur Robert Casimir Dosseh- Anyron, à l’époque vicaire général de l’archidiocèse de Lomé, y a apporté sa contribution par une collaboration poétique en donnant au texte la touche lyrique qu’on lui connait à ce jour. « Terre de nos aïeux » a été remplacé en 1979 sous le régime à parti unique, avant d’être rétabli en 1992 comme hymne national. Il est composé de trois couplets.
NB
Un hymne national est généralement un chant patriotique, souvent choisi pour l’usage officiel par le gouvernement, bien qu’il puisse aussi s’imposer par l’usage. C’est souvent une composition instrumentale qui représente une nation ou un pays. Il peut coexister avec d’autres chants patriotiques. La plupart des pays dans le monde ont adopté un hymne national comme emblème de leur pays.
Beaucoup de pays d’Afrique francophone, qui ont acquis leur indépendance en 1960, ont pris pour modèle l’hymne national français « La Marseillaise », pour concevoir leur hymne. Cela s’illustre d’ailleurs par les noms qu’ils leur donneront : l’Abidjanaise, la Nigérienne, la Congolaise, la Tchadienne etc. Un regard rétrospectif sur le processus qui a amené à la création de l’hymne national des nouveaux pays africains francophones indépendants peut déjà laisser envisager le type de relations que ces pays dits « indépendants » entretenaient avec l’ancienne puissance colonisatrice. L’accession à l’indépendance ne fut pas synonyme de rupture avec la France pour la plupart des pays d’Afrique Occidentale et Equatoriale Française. Ainsi de nombreux Français apporteront leur contribution pour l’élaboration des hymnes de ces pays. Cela ne fut pas le cas pour la Guinée, le Mali et le Togo.
Ces trois pays firent plutôt appel à leur compétence locale pour exalter leur sentiment national. Les nationaux qui travailleront sur les hymnes de ces pays s’inspireront du folklore du pays pour leur composition. Fodeba Keïta, le fondateur des ballets africains, aura la charge de concevoir « Liberté », l’hymne de la Guinée. L’écrivain Seybou Badian Kouyaté et le griot Ngoni Bazoumana Sissoko s’associeront pour composer l’hymne du Mali : « Pour toi l’Afrique et pour toi, Mali ». Alex Casimir Dosseh-Anyron avoue s’être plongé dans les racines musicales du Togo profond et s’être inspiré d’un vieux livre musical allemand pour la composition musicale et le choix des vers qui formeront Terre de nos Aïeux. Il compare l’hymne à un jeune homme qui se lève de son sommeil et après une profonde inspiration s’élance dans ses activités
Couplets
1
Salut à toi pays de nos aïeux,
Toi qui les rendait forts,
Paisibles et joyeux,
Cultivant vertu, vaillance,
Pour la postérité
Que viennent les tyrans,
Ton cœur soupire vers la liberté,
Togo debout, luttons sans défaillance,
Vainquons ou mourons, mais dans la dignité,
Grand Dieu, toi seul nous a exaltés,
Du Togo pour la prospérité,
Togolais viens, bâtissons la cité.
2
Dans l’unité nous voulons te servir,
C’est bien là de nos cœurs, le plus ardent désir,
Clamons fort notre devise,
Que rien ne peut ternir.
Seul artisan de ton bonheur, ainsi que de ton avenir,
brisons partout les chaînes de la traîtrise,
Et nous te jurons toujours fidélité,
Et aimer servir, se dépasser,
Faire encore de toi sans nous lasser,
Togo chéri, l’or de l’humanité.
3
Salut, Salut à l’Univers entier
Unissons nos efforts sur l’immense chantier
D’où naîtra toute nouvelle
La Grande Humanité
Partout au lieu de la misère, apportons la félicité.
Chassons du monde la haine rebelle
Finis l’esclavage et la Captivité
A l’étoile de la liberté,
Renouons la solidarité
Des Nations dans la fraternité.
Rédigé par MOKLI-AMUZU Mawupémo Great Samuel
Références: http://www.lagazettedutogo.com/138-si-on-me-contraint-a-donner-mes-raisons-les-arguments-ne-me-manqueront-pas-dixit-mgr-philippe-fanoko-kpozro.html
http://mivapedia.com/fr/africa-encyclopedia/alex-etsri-yaovi-dosseh-anyron-lauteur-de-lhymne-national-du-togo-terre-de-nos-aieux/
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