Né le 03 décembre 1909 à Lomé, Paulin Jacintho Freitas encore surnommé » l’indispensable et unique ministre d’État » est sans doute l’une des figures les plus incontournables dans l’histoire du Togo et dans sa lutte pour l’indépendance.
Célèbre personnalité politique du pays, il est connu pour avoir été le premier instituteur à avoir aidé des ouvriers dans la construction de la toute première école primaire de Bassar en 1932 avant de devenir le Directeur de l’école normale des instituteurs (ENA) qui était à Atakpamé.
Alors qu’il était encore à ce poste, il intègre le comité d’unité togolaise (CUT) grâce à un Grunitzky qui l’a initié à la politique sans oublier de faire naître en lui l’esprit nationaliste.
En 1943, aux élections de l’assemblée représentative du 08 décembre 1946, il fût le premier député élu du CUT (en pays Akposso quoiqu’originaire d’Aneho) dans l’histoire du Togo. Là commence son merveilleux parcours.
À l’assemblée représentative, il sera élu comme questeur.
Une fois à Lomé en 1951, il ne cessera de continuer sa fervente lutte dans l’espoir de voir son beau pays indépendant un jour.
En 1958, il sera élu député d’une circonscription électorale de Lomé.
Après la première victoire du 27 avril 1958, Sylvanius Olympio lui fit appel pour former le tout premier gouvernement où il fut nommé premier ministre par le haut-commissaire français Georges Spérale.
Connu pour son pragmatisme, son éloquence lors des prises de parole, sa vision future pour le Togo, son intelligence, sa capacité de résoudre les problèmes, sa clairvoyance, il entretenait une amitié sincère avec Olympio, d’ailleurs il était le seul ministre d’État que Sylvanius Olympio visitait personnellement à la maison, il lui faisait une confiance absolue et comptait sur lui pour un avenir meilleur pour le Togo.
Pour ça, après la proclamation de l’indépendance de 1960, tout en conservant son titre de ministre d’État, il fut nommé ministre des affaires étrangères, le tout premier à ce poste au Togo.
Premier diplomate donc du Togo, il impressionnait plus d’un. Devant les fonctionnaires des Etats -unis, il était capable de parler aisément des problèmes du pays sans papiers et sans tâtonner.
13 janvier 1963, jour de l’assassinat de Sylvanius Olympio, il se rendit avec son collègue Hospice Coco ministre des finances dans la demeure du président après avoir entendu les coups de feu, avant de tomber dans les mains des assaillants qui les arrêtèrent et les conduisirent au camp RIT où ils ont passé six bon mois.
Étant porte parole des ministres arrêtés, il refusa catégoriquement de compromettre, et toute proposition de prendre fonction dans un quelconque gouvernement, même celle d’être nommé comme premier ministre que lui a proposé Nicolas Grunitzky.
Homme de parole, intègre, nationaliste et qui était persuadé d’un avenir meilleur pour le Togo pour qui il s’est battu toute sa vie, Paulin Jacintho Freitas décède le 17 Mai 1989 à l’âge de 80 ans en Côte d’ivoire.
Par ASSOGBA N’dezou Laeticia
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